29

Le groupe s’immobilisa, donnant l’apparence d’un portrait de groupe se détachant sur un paysage macabre de restes humains, l’oreille tendue vers les cris pitoyables. Culver ferma les yeux, refoulant à la fois le bruit et la tension nouvelle. Il souhaitait se libérer de cette sinistre maison de fous, de cette chambre forte qui ne contenait que des atrocités, mais il n’y avait pas d’issue bien définie, pas de soulagement aux tortures mentales qu’elle leur infligeait. Son seul désir était de prendre la main de Kate et de courir sans s’arrêter jusqu’à ce que la lumière du jour baigne leurs visages, jusqu’à ce que l’air frais emplisse leurs poumons. Pourtant il savait que c’était impossible. Il lui fallait d’abord trouver l’enfant.

Ils écoutèrent ces cris plaintifs avec un sentiment de pitié. Les gémissements étaient aigus ; sans doute ceux d’une petite fille.

— Ça vient de là-bas, dit l’un d’eux.

Ils se tournèrent vers la droite, vers une brèche bloquée par de lourdes planches dont le bas s’était effondré. Le bois, de toute évidence, avait été rongé.

Les pleurs n’avaient pas cessé.

— Je crois qu’il n’est pas sage de rester, fit Dealey, se tournant vers les autres d’un regard inquiet.

— Alors allez au diable, dit Culver à voix basse.

Il sentit une faible résistance de Kate lorsqu’il se remit en marche ; puis elle le suivit. Les autres les rejoignirent à contrecœur devant la porte condamnée. Culver et Fairbank dirigèrent leurs torches à travers les fissures, entre les planches de bois. Le mur d’en face était au moins à douze mètres ; la salle était dépourvue de meubles, tout comme celle où ils se trouvaient. Fairbank dirigea le faisceau vers le bas et tapa sur l’épaule de Culver.

Le sol de pierre s’était effondré, laissant tout autour une crête de béton aux bords déchiquetés ainsi que des fragments de traverses. En contrebas, se trouvait un puits rempli de débris.

Les cris de désespoir étaient insupportables.

— La gosse est là-dessous, dit Fairbank.

— Nous entends-tu ? s’écria Culver. Es-tu seule ?

Les cris cessèrent.

— Tout va bien. On vient te chercher ! Tu es sauvée maintenant !

Silence.

— La pauvre gosse a une peur bleue, dit Fairbank.

Culver se mit à ôter les planches. Le bois pourri céda facilement, se brisant en de longs éclats humides. Les cris reprirent.

C’était un cri étrange qui résonnait d’autant plus que les salles étaient vides et donnait l’impression de monter d’un puits profond.

— Tout va bien ! cria de nouveau Culver. Ne t’inquiète pas !

L’écho de sa voix se répercutait.

Et le silence se fit encore.

Les deux hommes dégagèrent les planches de bois, formant un trou assez large pour y passer. Ils dirigèrent leur faisceau lumineux vers l’intérieur ; les autres lançaient des regards furtifs par-dessus leurs épaules.

— Les travaux de construction du nouvel abri ont dû provoquer l’éboulement, fit Dealey. Avec l’humidité constante depuis des années et les vibrations des nouveaux travaux, c’est un miracle que tout le bunker ne se soit pas écroulé.

Culver désigna le sombre gouffre béant devant eux.

— Peut-être les bombes atomiques ont-elles provoqué l’effondrement final.

— Steve, je vous en prie, ne descendez pas, murmura Kate.

L’angoisse que trahissait sa voix perturba Culver.

— Il y a un enfant là-dedans, dit-il. On dirait une petite fille et elle est seule, Kate. Bien d’autres sont avec elle, trop faibles pour parler, inconscients, peut-être morts. On ne peut tout de même pas la laisser.

— Il y a quelque chose de bizarre. Ce... n’est pas... normal.

Les premiers cris de l’enfant avaient fait naître en elle une sensation déchirante et sinistre. La voix avait quelque chose de surnaturel.

— Vous ne pouvez tout de même pas imaginer que je vais partir comme ça, dit Culver d’une voix monocorde, cherchant son regard.

Elle détourna les yeux sans répondre.

— Comment arriver jusqu’à elle ? (Ellison, encore agité, était habité d’un sentiment de haine à l’égard de Culver qui leur faisait perdre un temps précieux dans ce trou abandonné de Dieu.) Vous allez vous briser le cou en essayant de descendre.

— Il se peut qu’il y ait une voie d’accès par les égouts, suggéra Dealey. Juste au-dessous doivent se trouver les fondations mêmes de l’ancien abri, tout près du réseau d’égouts.

— Je n’ai plus la possibilité de retourner là-bas, fit Culver en secouant la tête. Regardez. (Il braqua sa torche.) Il y a une traverse brisée dressée au milieu d’un tas de décombres. Le haut de la traverse est appuyé contre le mur, juste au-dessous du surplomb. Je crois que je peux me frayer un chemin par-là. Descendre n’est pas un problème ; les plafonds sont bas ici ; on peut se laisser tomber facilement. (Il se tourna vers Fairbank.) J’aimerais vous emprunter l’Ingram.

L’ingénieur, de façon surprenante, secoua la tête.

— Je viens avec vous. Vous aurez besoin d’aide avec la gosse.

Culver tendit le Browning à Dealey.

— Il est inutile que vous nous attendiez. Faites-les sortir d’ici.

Il fut de nouveau surpris devant le refus de Dealey.

— Nous vous attendrons, dit-il, saisissant le fusil. Nous serons plus en sécurité si nous restons ensemble.

— Vous êtes fou ! s’écria Ellison. Regardez autour de vous ! Ces foutus rats sont passés par-là et ils peuvent revenir ! Il faut qu’on parte sur-le-champ !

Il s’apprêtait à arracher le fusil des mains de Dealey, mais Fairbank le saisit par le bras.

— J’en ai par-dessus la tête de vous, Ellison. (L’ingénieur avait le regard brillant de colère.) Vous nous avez toujours créé des ennuis, même en temps de paix. Vous êtes toujours en train d’aboyer, de vous plaindre. Vous n’êtes heureux que lorsque vous avez des récriminations à faire. Si vous voulez partir, partez ! Mais seul, sans torche et sans fusil. Et n’allez pas trébucher sur des rats dans l’obscurité.

Ellison était prêt à attaquer l’autre homme, mais le sourire glacial de Fairbank le retint. Il se contenta de secouer la tête.

— Vous êtes tous complètement fous. Sacrément fous.

Culver tendit la torche à Kate.

— Éclairez toujours la brèche. Nous allons avoir besoin d’un maximum de lumière.

Troublé par le calme de Kate, il s’éloigna.

— Prêt ? dit-il à Fairbank.

Vitupérant vaguement contre « les ennuis qui allaient encore pleuvoir », l’ingénieur se fraya un chemin dans le passage qu’ils avaient creusé.

Une fois de l’autre côté, les deux hommes firent une pause ; Fairbank éclaira le sol. En dehors des décombres, la salle semblait vide. Le faisceau lumineux se reflétait sur des flaques d’eau noire.

— M’entendez-vous là en bas ? cria Culver.

Il était impossible qu’on ne l’entende pas.

— La gosse a peut-être bien trop peur pour répondre, suggéra Fairbank. Dieu sait ce qu’elle a traversé !

Il leur sembla entendre du bruit.

— Vous voulez le fusil ou la torche ? demanda l’ingénieur. Culver aurait préféré l’Ingram.

— Passez-moi la torche.

Le dos au mur, ils firent le tour du surplomb, craignant qu’il ne s’écroulât sous leurs pieds. Des rais de lumière s’infiltraient dans l’obscurité en contrebas. Kate, debout juste à l’intérieur de la brèche, une jambe encore dans la salle extérieure, les guidait de sa torche.

Culver s’arrêta.

— Bon, on va descendre par-là.

Ils étaient parvenus à un angle où le sol semblait plus large et apparemment plus solide. Il ne distinguait qu’une poutre de fer en saillie.

— Tenez la torche un instant, dit-il.

Il s’assit, puis se mit à plat ventre. Ses pieds trouvèrent la poutre d’angle. Il se laissa tomber, ses bottes glissèrent sur la traverse ; il parvint rapidement sur le tas de décombres. Une fois l’équilibre retrouvé, il leva les yeux.

— Lancez-moi la torche, et ensuite l’Ingram.

Fairbank s’exécuta et grimpa à son tour sur le bord. Ils furent vite côte à côte.

— Facile, reconnut l’ingénieur, reprenant l’arme.

Culver promena le faisceau dans la pièce.

— Il n’y a rien ici, dit-il. Rien du tout.

Il s’avança. Quelque chose céda sous ses pieds. Fairbank tenta de le retenir dans sa chute, mais le fusil le gênait. Culver s’écroula puis roula au milieu des décombres ; la hache, qu’il portait à la ceinture, lui rentra dans les côtes, provoquant une douleur intense. Des pierres s’effondrèrent et le bruit se répercuta sur les murs humides. Fairbank vint à son secours et tomba, lui aussi, en jurant.

Et les pleurs recommencèrent, aigus et terrifiants ; c’était la voix d’un enfant effrayé.

Les deux hommes se tournèrent dans la direction des cris. Ils aperçurent une porte sombre, une autre salle. Une odeur nauséabonde familière en émanait.

La poussière se stabilisa au moment où Kate les appelait.

— Tout va bien ?

— Oui. Ne vous inquiétez pas.

Les deux hommes se relevèrent et remarquèrent que les pleurs, une fois de plus, avaient cessé.

— Eh, petite, hurla Fairbank, où diable es-tu ?

Ils perçurent une sorte de gémissement.

— Elle est là, fit Culver, formulant ce qu’ils savaient tous deux.

— Cette odeur..., dit Fairbank.

— Il faut qu’on aille la chercher.

— Je ne sais pas, fit Fairbank en secouant la tête. Quelque chose...

— Il le faut.

Culver ouvrit la marche, s’enfonçant dans les flaques, enjambant les décombres. Après un instant d’hésitations, Fairbank le suivit.

La salle adjacente était longue et vaste ; le plafond bas s’était effondré en plusieurs endroits. Des pans de mur s’étaient écroulés également, créant des recoins d’une profondeur impénétrable. Au loin, ils percevaient un faible murmure de chute d’eau, les gargouillis familiers des égouts. De longues toiles d’araignée retombaient en dentelle. Disséminées sur toute la largeur du sol, devant eux, se profilaient dans les ténèbres des formes voûtées d’un gris jaune. Des formes blanches, plus petites, lançaient un éclat presque phosphorescent. Des silhouettes sombres, moins perceptibles, gisaient au centre.

Les deux hommes eurent un mouvement de recul. Fairbank leva son arme, Culver saisit la hache à sa ceinture. Le désir de fuir, de s’échapper de cette cave malodorante, horrifiante, était presque irrésistible. Pourtant elle exerçait une fascination étrange qui les paralysait. Impossible aussi d’ignorer les gémissements de détresse.

— Ils ne bougent pas, murmura Culver d’un ton anxieux. Ils sont morts. Comme les autres dans l’abri, balayés par la peste. Ils ont dû se traîner jusqu’ici, dans leur antre, pour mourir.

— Tous ces crânes. Pourquoi tous ces crânes ?

— Regardez. Ils ont été creusés. Dans les orbites, entre les mâchoires. Oh, regardez ! Des trous perforent le sommet du crâne. Vous ne voyez pas ? Ils dévorent la cervelle. Voilà pourquoi la plupart des cadavres que nous avons trouvés étaient sans tête. Ces salauds les ont amenées ici pour s’en repaître.

— Et ces choses-là...

Culver examina l’une des formes jaunâtres boursouflées. Elle était particulièrement maculée, indéfinissable.

— Bon sang, qu’est-ce que ça peut être ?

Culver ne savait que répondre. Il s’approcha, fasciné malgré lui.

— Oh, doux Jé...

Les mots s’évanouirent sur ses lèvres.

La créature maculée ressemblait à peine à un rat. Sa tête était presque enfoncée dans le corps obèse, de longues défenses flétries sortaient de sa mâchoire flasque. Dans l’éclat de la lumière, ils distinguèrent une couleur rosâtre sur la fine peau tendue, seulement recouverte de quelques poils épars. Des veines sombres lui striaient le corps, des vaisseaux sanguins qui s’étaient durcis et ressortaient sur la peau. La colonne vertébrale tordue se dressait sur l’arrière-train ; la queue, hérissée d’écailles, était courbée comme un fouet. Son corps, parsemé de multiples protubérances qui ressemblaient à des membres malformés, était hideux. Les yeux obliques luisaient à la lumière de la torche, mais ils étaient inertes.

— Qu’est-ce que c’est ? répéta Fairbank, le souffle coupé.

— Un mutant, dit Culver. De la même race que les rats noirs mais... différent.

Les paroles de Dealey lui revenaient en mémoire. Il avait dit qu’il y avait deux espèces, issues de l’altération d’un gène. « Difforme », c’était le terme qu’il avait employé. Il en avait fait une description erronée, prétendant qu’ils subissaient des transformations génétiques. Mon Dieu, c’était donc là le résultat !

Un bruissement se fit entendre, tout proche.

Tendus, prêts à frapper, les deux hommes pivotèrent, déchirant l’obscurité de leur faisceau lumineux.

— Là-bas ! fit Fairbank, braquant sa torche.

Des formes se mouvaient. Un miaulement, sur leur gauche, attira leur attention. D’autres mouvements traînants dans les coins les plus sombres.

— C’est comme avant, fit Fairbank, médusé. Ils ne sont pas tous morts.

Culver promena sa torche sur les formes qui se soulevaient paresseusement.

— Ils ne sont pas nuisibles. Écoutez-les. Ils sont faibles, agonisants. Ils ont peur de nous !

Une forme noire se détacha de la masse. Elle essaya de se traîner jusqu’à eux, en émettant un sifflement, mais elle pouvait à peine se déplacer. Fairbank visa.

Avant qu’il n’ait eu le temps de tirer, un couinement se fit entendre dans un angle éloigné. Les deux hommes échangèrent un regard atterré puis se tournèrent vers l’endroit d’où il venait.

— La gosse ! s’exclama Fairbank.

Le faisceau de la torche éclaira le coin, mais un grand nombre d’objets empêchaient d’y voir clair.

— Prenons-la et fichons le camp, dit Culver d’un ton pressant. (Il avait la hache prête.) Tirez sur tout ce qui bouge, essayez de me faire un passage !

Ils se dirigèrent vers le coin où les cris pitoyables avaient recommencé ; tous deux refoulaient le sentiment de panique qui les assaillait. Seulement le son était différent, plus aigu... il ressemblait moins à celui d’un enfant... plus à celui...

Une grêle de petits bruits secs éclipsa tous les autres quand Fairbank fit feu sur les corps boursouflés. Il n’était pas certain qu’ils bougeaient, mais préférait ne pas prendre de risque. Les créatures semblaient bondir à chaque petite explosion.

Un rat noir se dressa devant Culver ; assis sur son arrière-train, il avait l’air immense. Il émit un sifflement détestable ; une écume tachetée de sang dégoulinait de ses dents, mais Culver se rendait compte que l’animal n’avait pas de force, seule une haine instinctive le guidait.

Du sang gicla sur la main de Culver quand il abattit sa hache sur le crâne.

Les deux hommes écartaient à grands coups de pied les os pulvérisés au fur et à mesure qu’ils avançaient vers l’enfant en pleurs, soulevant de la poudre blanche ; ils détournaient le regard des restes humains déchiquetés. Fairbank enjamba une forme rose inerte ; la créature leva sa tête pointue sinistre, essayant de ses mâchoires dépourvues de dents de lui happer la cheville. L’ingénieur lui assena un coup de toutes ses forces ; il sentit des os se broyer sous son pied.

Les miaulements redoublèrent d’intensité, se transformant en un couinement intense, un ululement désespéré... des plaintes d’enfant...

Des cris d’enfant...

Quand il comprit, Culver se glaça d’horreur. Il faillit trébucher et tomber au milieu des corps qui se contorsionnaient de façon terrifiante. Il essaya de s’approcher de Fairbank pour l’arrêter, mais c’était déjà trop tard. Ils étaient là. Parvenus à l’extrémité de la pièce. Ils avaient atteint le nid de la Reine Mère.

— Oh... mon... : Dieu... NON !

Fairbank éclata en sanglots quand ils découvrirent le tas de chair vibrant et palpitant et sa terrifiante progéniture.

— Ce n’est pas possible, gémit Fairbank. Non... ce... n’est... pas... possible...

D’un trou dans le mur de brique effondré, parvint un bruit confus tout proche : c’était la débandade parmi les créatures aux pattes griffues.

L'empire des rats
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